Insomnie

Debout derrière la baie vitrée je regarde la nuit bercée dans la clareté lunaire. Dans cette pénombre où les ombres semblent danser avec la nuit et voler a notre imagination nos meilleurs et pires rêves, les miens vagabondent dans cette vie nocturne. 

Il règne dans la chambre la moiteur de deux corps qui se sont embrasés, serrés, aimés. Dans le lit, un corps nu se dessine sous un drap froissé, emporté dans un sommeil repu de plaisir, de relâchement, de s'être donné jusqu'à l'âme.

Je laisse la mienne quitter ce précieux endroit sécurisé pour voler dans toutes les nuits de la terre...

Combien d'âmes fatiguées de jeunes ou vielles vies? Combien d'âmes déchirées de guerres internes ou externes? Combien d'âmes reposées d'une philosophie apportant une vie de quiétude?

Que font tous ces gens alors que je suis en train de regarder ses vies dehors, en proie a leurs propres tourments, projection des miens?

Je retourne me lover contre ce corps dont la chaleur m'irradie.  Et laisse à la nuit le dessein de ces réflexions, elle en conservera les plus intimes secrets. Le jour ramènera l'ivresse du quotidien dans lequel les Hommes se jetteront éperdument.

Comments

[juju051]

Joliment écrit. A quoi ne pense-t-on pas quand l’insomnie s'installe au coeur de la nuit. Que de projets fous ne projetons nous pas devant nos yeux dans le plus noir de la nuit. Projets dont bien souvent nous ne nous rappelons pas au réveil