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L'univers d'une "épicurieuse"
16 juin 2014

Ou comment calmer ses hormones...

Alors que je suis à quelques jours de conclure un rendez-vous avec un nouveau complice, celui-ci m'informe avoir eut un rapport à risque avec une partenaire qui a découvert peu de temps après être séropositive.

Il m'informe qu'il s'est fait tester négatif, mais qu'un contrôle dans trois mois devra être réalisé.
Son entière honnêteté l'honneur et je l'en félicite.
Il choisira en plus de partager sa mésaventure sur les quelques jours qui ont séparé l'annonce et le résultat de l'examen de sang.
J'avais abordé cette lecture avec une légèreté absolue, comme nombre nombre de textes de libertins qu'il m'arrive de lire sur la toile.
Alors que je consultais machinalement mes mails en préparant mon thé matinal, j'ai naturellement cliqué sur le lien qui me conduisit directement au-dit texte.
De la légèreté dont je parlais précédemment, m'est apparue une réalité d'une terrible gravité, me sentant à proximité d'un risque qui m'avait pourtant toujours paru extrêmement lointain.
J'ai pris ma théière et me suis assise à la table du petit déjeuner pour opérer une lecture complète et sérieuse du témoignage.
Le SIDA, parce qu'il faut bien l'appeler par son nom, je le connais depuis l'enfance car les ravages qu'il a causé ont explosé dans les années 80. Mais le SIDA, c'est mes idoles dont la mort m'a choqué : Noureev, Mercury... C'est mon cousin qui s'est fait jeter de la maison familiale (et d'une bonne partie de la famille, soyons honnêtes) parce qu'"avec ses conneries, hors de question qu'il ramène ses saloperies chez nous et qu'il contamine tout le monde" -ne prenez pas cet air indigné, c'est une navrante réalité et le pire c'est que j'ai réalisé récemment que ce type de propos est toujours d'actualité... cousin qui au demeurant n'est absolument pas séropositif et qui a eut les couilles de se présenter au mariage de sa sœur avec son ami, et qui a faillit se faire pâmer d'indignation toutes mes tantes!
Bon, allez, j'arrête le déroulement de la vague SIDA, des campagnes TV, des informations et désinformations... Je vous épargne mon adolescence bercée à la désacralisation du sex par le doc (et Difool, mais si, souvenez-vous! Ce n'est pas sale!!! lol). Un préservatif pour le premier rapport sexuel, des préservatifs pour les suivants, l'amour avec un grand A. Un examen pour s'assurer que tout est en ordre, un beau mariage, de beaux enfants, une monogamie à toute épreuve et il est loin, loin, trèèèès loin le SIDA. 
Certes, certes, je batifole à droite à gauche depuis quelques temps, certes... Mais qu'est ce qu'elle me dit que je suis dans une population à risque la toubib du centre de don de sang : un partenaire à la fois, et toujours couvert! Je l'emmerde avec ses leçons de morale.
Certes, certes, les cuni reçus et les fellations données m'ont quelques peu interpellés sur le sujet. Mais sans plus.
Et puis là, là, cette mésaventure me semble d'une incroyable proximité, d'une implacable réalité. De la réflexion que j'avais eut (mais non exposé sur ce blog) sur les pratiques sexuels, la sécurité sanitaire et l'échangisme, à ce témoignage, il n'y a eut qu'un pas, que j'ai franchit dans une sombre réalité.
Et oui, ma belle Fifi, emprunter les chemins de traverse n'est pas sans risques et sans encombres. Ce billet aura au moins eut le mérite de m'y faire réfléchir très sérieusement (je suis passée du "réfléchir" à "réfléchir très sérieusement").
Ça m'a d'ailleurs calmée d'entrée de jeu, quite à annuler tous les rendez-vous décrochés pour les 4 semaines à venir (Fichtre, je n'avais pourtant pas eut un agenda aussi chargé!). Puis de réfléchir calmement à la situation. 
Je vais prendre une autre tasse de thé, m'installer dans un transat à la lueur du soleil descendant, et regarder mes enfants jouer dans le jardin, mon mari préparer le barbecue. Et je vais encore peser le pour et le contre d'encourir ce type de risque...

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Commentaires
V
Je crois deviner qui est l'amant en question...
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